Comme chaque année est revenue il y a quelques semaines la traditionnelle question posée par nos proches : « au fait, qu’est-ce que tu veux pour Noël ? »
Et comme chaque année, je me retrouve bien embêté par cette question pourtant banale… De plus en plus souvent, je suis obligé de me casser la tête pour trouver une réponse comme si « rien » n’était pas valable, comme si il fallait absolument quelque chose. Or, si je suis obligé de réfléchir à ce point pour trouver ce qui me ferait plaisir, cela ne voudrait-il pas tout simplement dire que j’ai déjà tout, que je n’ai besoin de rien ? Et donc, recevoir un cadeau que je me suis « forcé » à vouloir me fera-t-il réellement plaisir passé l’euphorie du déballage ?
J’abordais déjà ce thème de la surabondance d’objets et de cadeaux dans le précédent article et, ce qui est vrai pour les enfants l’est pour nous également. On a pris l’habitude de recevoir (et offrir) beaucoup de choses matérielles à Noël sans même essayer de réfléchir à savoir si on en a vraiment besoin. Un exemple tout bête mais fréquent : sur ma liste de l’année dernière, j’avais mis un film en blu-ray qu’on m’a donc gentiment offert. Nous sommes désormais un an plus tard, je ne l’ai toujours pas regardé… Et c’est finalement souvent comme ça, à peu de choses près, pour de nombreux objets. Au mieux, on s’en sert une fois ou deux avant de les délaisser dans un coin.
En fait, si j’en avais l’honnêteté et le courage, lorsqu’on me pose la question fatidique, je devrais répondre « rien », ou plutôt, « rien de matériel ». Bien sûr que je veux quelque chose pour Noël.
Je rêve d’un Noël blanc, un Noël d’enfance tel que je m’en rappelle. Car lorsque je me remémore les fêtes de mon enfance, je me figure finalement très peu les cadeaux que j’avais reçus, si ce n’est quelques uns (aaah la Nintendo 64, ooh cette Batmobile…). Ce qui me revient avant tout, ce sont les bons moments passés en famille et entre amis. Partager un bon repas sur une jolie table bien dressée, rire de voir certains s’endormir avant la fin, jouer à des jeux de société tout en écoutant des classiques des crooners de Noël, se dépêcher de bien se couvrir pour sortir faire une balade digestive sous la neige, sentir l’odeur du sapin et des biscuits qui dorent dans le four…
Voilà ce que je souhaite vraiment pour Noël. Je veux être entouré de ma famille, passer de bons moments tous ensemble et simplement profiter de ces moments trop rares. Dit comme ça, ça peut faire un peu ringard voire même aussi mielleux qu’un téléfilm de Noël sur M6 mais c’est pourtant la vérité. Je ne sais pas si c’est le fait de prendre de l’âge ou d’être désormais papa mais j’ai vraiment l’impression que la priorité est plus aux instants partagés ensemble qu’à l’échange de cadeaux.
Je ne veux pas dire qu’il faut arrêter de s’offrir des cadeaux mais peut-être mieux y réfléchir, offrir des présents qui ont du sens, de meilleure qualité, qui permettent de passer du temps ensemble et, tant qu’à faire, qui ne viennent pas de l’autre bout du monde. Tout le monde aime gâter ses proches, c’est bien normal. On éprouve autant de plaisir à offrir quelque chose qu’à recevoir. Mais ne vaut-il pas mieux dans ce cas réduire le nombre de paquets et trouver celui qui fera plaisir par dessus tout plutôt que d’offrir une montagne de cadeaux qui finalement ne seront que très peu considérés ?
Le plus difficile dans tout ça reste sans doute de changer les mentalités tant nous avons l’habitude de l’abondance de paquets au pied du sapin.
Spoiler Alert : puisque je vous vois venir avec vos « pfff je suis sûr que tu as demandé quelque chose pour Noël », oui nous avons demandé une participation à l’achat de notre nouveau canapé car il devenait temps de renouveler l’ancien. C’est un cadeau matériel mais surtout utile et durable puisqu’on va l’utiliser tous les jours sans doute pour plusieurs années.