Bien le bonjour amis de la blogosphère,
Aujourd’hui se joue sous vos yeux ébahis, un évènement inouï ! Madame C. et Monsieur P. partagent exceptionnellement leur clavier avec l’un des vôtres, un.e fidel.e lecteur.rice venu.e apporter sa contribution à l’univers slow life et zéro déchet de nos Messins préférés. Espérons que ma plume s’adapte à la ligne éditoriale de nos amis pimentés !
Trêve d’introduction, entrons sans plus tarder dans le vif du sujet : l’impact négatif du textile sur l’environnement.
Vous n’êtes pas sans savoir que notre mère la Terre est souffrante. L’industrie du pétrole au sens large et son enfant chéri le plastique — plus du tout fantastique on l’a bien compris — sont les vainqueurs toutes catégories des pollueurs. Oui mais… ils ne sont pas responsables de tous les maux de notre planète. Certains empoisonneurs parviennent à bien se cacher, et parmi eux le numéro 2 mondial : la mode ! Eh oui Mesdames et Messieurs les fashionistas, par malheur ceci n’est pas une fake news : votre dressing pollue.
Mais pourquoi ? Par quel biais l’univers textile est-il si toxique pour Mamie la Terre?
Pour répondre — rapidement et efficacement — à cette question, procédons par ordre chronologique, en partant de la matière première du tissu jusqu’à l’utilisation au quotidien de nos vêtements préférés :
- La matière première :
- Les fibres synthétiques, comme leur nom l’indique, sont créées par synthèse à partir d’hydrocarbures (oui oui, effectivement, ce mot évoque des ressources non renouvelables telles que le charbon, le pétrole et les gaz sous-terrains…)
- Dans le monde du tissu, le coton et le lin c’est la base ! C’est naturel, c’est souvent estampillé « bio », c’est confortable, c’est bien joli, et tout et tout. Oui mais… avec la fast-fashion, il faut en produire toujours plus, et donc avoir toujours plus de terrains disponibles pour le cultiver, et donc « déforester ». Conclusion : ces matières nobles sont parfois aussi nocives que le Nutella pour nos cousins orang-outangs.
- Exit les peaux de bêtes qui ne sont pas éthiques. Allez, on autorise la laine parce qu’il faut bien avouer que les animaux sont soulagés de se débarrasser de leur lourd manteau doux en période caniculaire.
- On finit le listing sur une note positive, certains tissus sont tout de même issus de produits (textiles ou non) recyclés !
- Transformation de la matière première :
- Dans les usines où est travaillée la matière première, les tissus sont traités chimiquement, débarrassés de leurs impuretés, teints… des milliers de tonnes d’eau sont utilisés (en moyenne 2000 litres pour un T-shirt, et 10 000 pour un jean), les cours d’eau sont pollués quand les eaux usées sont jetées, et l’air est pollué par les crachats des usines. Bref, pas la joie…
- Comme là n’est pas le propos, on n’abordera pas ici la question éthique des travailleurs (souvent) mineurs ou sous-payés dans les pays émergeants… mais on garde ce point en tête.
- Transport des vêtements :
- « hum super cette petite jupe en velours trop tendance cet hiver venue tout de droit de Chine en avion ! ». Ca se passe d’autre commentaire je crois…
- Et même une fois dans nos dressings, place à …
- La pollution des eaux par les microparticules de fibres synthétiques lorsque nous lavons nos beaux habits à la machine et qui finiront dans les océans…
- Enfin, la durée de vie des vêtements contribue elle aussi à la pollution par les textiles. Parmi les tissus que nous jetons ou donnons, on estime qu’environ 60% sont réutilisés, 30% recyclés, et tout de même près de 10% détruits… Sans parler des tonnes entières d’invendus qui finissent parfois directement à l’incinérateur.
Alors non, l’invité.e mystère n’est pas un.e donneur.euse de leçon sectaire qui souhaite faire de vous des naturistes invétérés ! (Même si il faut quand même avouer que ce serait la réponse au problème de la pollution textile). Le but de cet article est simplement d’informer et d’ouvrir des pistes vers une mode plus éco-responsable.
Les petits gestes qui peuvent aider à rendre la mode éco-responsable :
- Acheter d’occasion :
Les friperies sont à nouveau tendance !
Dans notre chère ville de Metz par exemple, on conseille tout particulièrement Moules Fripes, boutique délicieusement vintage, dont la douceur de la décoration n’a d’égale que celle de la maîtresse des lieux. Celle-ci chine des pièces exceptionnelles dont elle habille ses muses, parfois juste le temps d’un cliché Instagram mais souvent pour bien plus longtemps.
Mention spéciale également pour Le Bardak, friperie Messine qui, non contente de sublimer les femmes, rhabille également les hommes et les enfants, tout ça dans une ambiance de brocante éternelle.
En parlant brocante, le printemps arrive, et avec lui les brocantes du dimanche dans tous les villages de France et de Navarre. Si, si, je vous assure que si on cherche un peu, on trouve des merveilles !
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Les accros du shopping en ligne ne sont pas en reste : on peut magasiner d’occasion sur la toile via plusieurs sites internet validés par les petits piments : Vinted pour le plus connu, mais aussi VestiaireCollective pour un brin de luxe supplémentaire, ou encore ilétaitplusieursfois pour nos chers enfants.
Et pourquoi ne pas louer ses vêtements ? Concept plutôt commun en matière de vêtements de maternité, la chose se démocratise. A tester : pour les femmes, LeCloset ou LesCachotières ; pour les hommes : LeGrandDressing.
Bien sûr, le choix d’acheter des vêtements d’occasion va de paire avec la revente des vêtements dont on s’est lassé ; la solution écologique et économique parfaite en bref !
- Acheter neuf mais réfléchi :
De plus en plus de marques de prêt-à-porter proposent des vêtements éthiques et écologiques.
Pour la gente féminine, on aime :
Les Récupérables, qui grâce à une équipe talentueuse propose des vêtements créés à partir de tissus recyclés (chinés à l’association Le Relais par exemple). Dans le même esprit, Cœur Grenadine, Mode Ethique redonne vie à des étoffes oubliées ; étoffes délaissées par des enseignes d’ameublement ou par des maisons de hautes coutures notamment. Une marque naissante à suivre : Tranzat dont les piliers sont l’upcycling, le recyclage, et l’artisanat et qui promet une production selon la demande via des précommandes, afin d’éviter au maximum la surproduction textile. Les souliers de Minuit Sur Terre sont vegan et made in Portugal. Cette enseigne est également à l’origine de Aurore Sur Terre, plateforme de revente de chaussures d’occasion.
Pour la gente masculine :
Chez Hopaal, on vous habille des chaussettes au bonnet de textiles recyclés. Après leur pièce phare le « Pull du futur » (composé de fibres synthétiques recyclées et de coton recyclé), place cette année au « Pull du futur 2 », confectionné à 100% de laine de mérinos recyclée et made in France s’il-vous-plaît. Et n’en déplaise à Madame, Hopaal fait aussi dans l’univers féminin. Le Chemiseur, fabriquant parisien de chemises sur mesures, propose également un tissu recyclé (mélange de 30% de coton, 30% de fibres synthétiques, et 40% de bouteilles en plastique recyclés). Dessiné à Paris, fabriqué au Portugal, et 100% coton bio issu de culture durable, voilà les principaux atouts des T-shirts de qualité de Goudron Blanc. Côté souliers, on aime le désormais classique VEJA, et le chausseur mixte Jules And Jenn qui propose des modèles intemporels et durables.
Et il existe encore bien d’autres marques qui méritent le détour, mais chez Les Petits Piments on ne parle que de ce que l’on a testé et validé.
- Acheter moins et conserver ses vêtements plus longtemps, après tout le mode n’est qu’un éternel recommencement !
Voilà, l’invité.e mystère c’est fini ! J’espère que cette petite incruste vous a plue, ou au mieux qu’elle ne vous a pas déplue.
PS : Si ni Greta ni Les Petits Piments ne vous ont convaincus de freiner la surconsommation, lisez Jean-Marie Blas de Roblès et son île du Point Némo bâtie sur des fondations de plastiques en plein océan — un conte à la Jules Verne, trésor de la littérature française actuelle.